Semer du pois génois...

19 avril 2008

Aujourd'hui, on a eu envie de vous montrer un peu comment se pratique l'agriculture en Haïti, du moins dans la zone dans laquelle on travaille.
Depuis le début de la semaine, nous avons commencé les entretiens historiques qui nous permettront de retracer l'évolution de l'agriculture dans la petite région. Ce n'est une fois encore pas des plus évident car la traduction du créole en espagnol implique bien souvent une perte d'informations...

Nous avons ainsi rencontré plusieurs anciens dont un pasteur de 68 ans, bien marqué par les longues années de travail dans les champs (de gros problèmes de dos). Il a bien voulu nous emmener dans un de ses trois champs pour nous expliquer comment il s'y prenait pour semer, pour choisir l'emplacement de ses cultures, les associations à faire... Il nous parlait d'un petit bout de terrain mais lorsqu'on s'y est rendu (c'est à 1h de marche de sa maison) on a bien vite vu qu'il n'était de loin pas petit : des bas fonds (là où se trouvent les meilleures terres) valorisés avec de l'igname, de la banane, du tarot, du manioc; des versants plus abruptes semés avec du pois congo et du sorgho et des parties plus planes où il associe pois génois, maïs et patate... Beaucoup de boulot en somme surtout quand on est deux personnes d'un âge certain.

C'était bien impressionnant de voir comment il semait, 2-3 graines placées dans des petits poquets creusés à l'aide d'une "louchette". Tranquillement mais surement, il s'occupe d'une parcelle après l'autre. Lorsque les travaux sont plus pressants (désherbage d'une parcelle ou semis dense) il fait appel à d'autres personnes : un travail en "combite" (Anciennement, ce terme désignait un travail de groupe, les personnes n'étaient pas rémunérées si ce n'est par un gros repas de midi. Aujourd'hui les combites se payent à la journée...)
Sur la photo ci dessous, on discerne le pasteur au loin dans son champs... peut être le 5ème de son terrain.